
Le 15 décembre 2022, le syndicat français des cadres, ingénieurs et techniciens de la Confédération Générale du Travail (Ugict-CGT) a lancé l’Observatoire du télétravail.
L’Observatoire du télétravail se présente comme un centre de ressources et un lieu d’échanges qui permettra, selon son président Louis Erb, « d’analyser les transformations de fond autour de l’expansion du télétravail ». Les activités de l’Observatoire incluront la production de travaux de recherche et notamment d’enquêtes, l’organisation de webinaires thématiques, le suivi de la négociation collective ou encore la participation à des travaux syndicaux européens, via la CES ou Eurocadres. Ces travaux s’appuieront sur un comité scientifique composé de 18 membres, et sur l’expertise du groupe de protection sociale Malakoff Humanis et du cabinet de conseil Secafi –accompagnant déjà les organisations syndicales françaises en matière de télétravail.
En France, l’observatoire du télétravail prend la relève de l’Obergo (Observatoire du télétravail, des conditions de travail et de l'ergostressie), créé au début des années 2000 par le syndicaliste et chercheur Yves Lasfargue sous le haut patronage de la CFDT Cadres. L’Obergo avait cessé ses activités suite au décès de son fondateur en juillet 2019, à la veille de la pandémie de Covid-19 et de l'adoption massive du télétravail.
« L’Ugict-CGT a depuis de nombreuses années une très forte crédibilité sur le sujet du télétravail », souligne la secrétaire nationale de l’Ugict-CGT Sophie Binet. L’organisation confédérale a réalisé, en 2020 et 2021, deux grandes enquêtes ayant recueilli plus de 15000 réponses. « Nous avons souhaité ancrer la réflexion sur ce mode d’organisation du travail dans la durée », ajoute-t-elle. Au niveau européen, l’Ugict-CGT préside Eurocadres, l'organisation syndicale des cadres associée à la Confédération européenne des syndicats (CES).
Le 4 octobre 2022 s'est ouvert une négociation européenne sur le télétravail, avec pour objectif de réactualiser l’accord européen de 2002 encadrant le télétravail. Sophie Binet s’en félicite et en souligne les importants enjeux : « Depuis la pandémie, le télétravail concerne une majorité de cadres et professions intermédiaires ». Dans ce contexte, l’Observatoire a pour double ambition de « nourrir la recherche avec les expériences de terrain et d’alimenter les luttes syndicales grâce à l’expertise scientifique ».
L’Ugict-CGT met en avant, aux côtés d’Eurocadres et des organisations syndicales françaises, quatre grandes priorités lors des négociations : la prise en charge et l’entretien des équipements et des frais par l’employeur, le respect du droit à la déconnexion et l’obligation pour l’employeur d’évaluer le temps et la charge de travail des salariés, la possibilité pour les syndicats d’utiliser les outils numériques pour s’adresser aux salariés, et le renforcement de la négociation collective au niveau de l’entreprise ou de la branche.
La première grande étude de l’Observatoire sera lancée en mars prochain pour des résultats qui seront publiés en octobre 2023, précise Louis Erb. Les différents travaux seront accessibles sur un site dédié.